Nous sommes tous des « êtres de langage ».
Quelle que soit la civilisation on ne peut pas se passer de symboles pour exprimer la « réalité ». Les signes, les alphabets, les idéogrammes et les mots tracent des formes de sens dans l’espace et leur expression orale met en mouvement l’atmosphère autour des êtres. Le langage donne une forme limitée au monde dont il prétend décrire la réalité.
Ce n’est qu’à travers ce mode d’expression que nous construisons plus ou moins inconsciemment les « récits de vie » que nous puisons dans les lois et les coutumes de nos cultures ainsi que dans notre imagination.
Sortis vierges de sens du ventre maternel nous programmons au fil des ans nos « logiciels de déchiffrement du réel » à travers les réponses à ces questions : Qui ? Où ? Quand ? Comment ? et Quoi ?
Qui suis je ? Où est-ce que je vis ? En quelle année ai-je commencé mon aventure ? Comment est-ce que je dois vivre et que dois-je faire de ma vie ? C’est notre questionnaire d’entrée. Personne n’y échappe. Dès le départ notre vie est un « récit de vie » et jamais la vie elle même…Notre existence est l’interprétation théâtrale de ce récit de vie.
Tout ce qui échappe à cette narration logique est nommé « chaos ». Nous avons tendance à considérer le « chaos » comme un désordre, comme quelque chose à éviter. Du coup, nous nous accrochons en général de toutes nos forces à ce que nous croyons maîtriser : notre interprétation de la réalité et toutes les identifications qu’elle implique.
Acteurs hypnotisés par leur jeu nous avons fini par oublier que nous sommes sur une scène et que la représentation a un début et une fin. Que deviendra l’acteur lorsqu’il se changera dans sa loge ? That is the question.
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